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Les séquences argumentatives dans les discussions conflictuelles entre mères et filles adolescentes
(1994)
In Anlehnung an die Theorie der Individuation wird vermutet, dass das Gesprächsverhalten von Müttern und jugendlichen Töchtern in konfliktären Interaktionen durch Kontrolltendenzen auf Seiten der Mütter und Abgrenzungstendenzen auf Seiten der Töchter determiniert wird. Das Aufeinandertreffen konträrer partnerbezogener Intentionen sollte sich in bestimmten Regelmäßigkeiten bei der Abfolge von gesprächsorganisatorischen und argumentativen Äußerungen niederschlagen. Als Datenbasis dienten 60 Konfliktgespräche zwischen 30 Müttern und ihren jugendlichen Töchtern im Alter von 12 bis 24 Jahren. Jede Dyade diskutierte zwei aktuelle Konflikte. Die transkribierten Gespräche wurden nach einem Argumentations-Kategorien-System in Einheiten zerlegt und klassifiziert. Gesprächsorganisatorische Kategorien waren Initiativen sowie positive und negative Reaktionen auf Initiativen. Argumente wurden in ihrer Bezugnahme auf ein Ziel oder ein anderes Argument nach ihrer stärkenden, modifizierenden, schwächenden, zustimmenden oder ablehnenden Funktion unterschieden. Die Auswertungen erfolgten über lag-sequentielle Analysen. Als statistisch signifikante Muster resultierten das Repetionsphänomen (Initiativen werden vor allem von Müttern häufig wiederholt), die Argumentkonfrontation (Gegenargumente werden überzufällig häufig mit Gegenargumenten gekontert) und ein positiver sowie ein negativer Reaktionszyklus (sowohl positive als auch negative Reaktionen ziehen Partnerreaktionen der gleichen Qualität nach sich). Die Ergebnisse stehen in Einklang mit den entwicklungspsychologischen Annahmen über die partnerbezogenen Intentionen von Müttern und jugendlichen Töchtern.
La langue allemande
(1999)
La situation linguistique des Juifs et le passage de l'allemand au statut de langue nationale
(2002)
Cet article traite des principaux aspects du rapport qu’entretinrent avec la langue allemande les Juifs vivant en Allemagne. Sur l’arrière-plan de la signification sociale et politique générale de l’allemand comme langue nationale durant le siècle du nationalisme, ce sont à la fois les vues externes et internes de ce rapport qui sont abordées, c’est-à-dire: l’acculturation à travers la langue, le yiddish, l’accès au soi-disant esprit de la langue allemande, le multilinguisme pratiqué tout particulièrement par les Juifs, leur activité en tant que traducteurs, philologues et linguistes et leur positionnement par rapport aux théories linguistiques de leur époque.
Lors de la négociation située de l'alternance des tours de parole en interaction (Sacks, Schegloff et Jefferson, 1974), les participants s'orientent vers la complétude possible des unités de construction de tour. Grâce à une complétion différée d'un tour de parole précédent, un locuteur peut revendiquer son droit à la parole au-delà d'un tour intercalaire d'un autre locuteur. Cet article exploite différentes formes de cette "delayed completion" (Lerner, 1989) en français parlé. À l'aide du cadre théorique de l'Analyse conversationnelle (ten Have, 1999), nous démontrerons que ce procédé ne relève pas uniquement d'une alternance de tour de parole problématique, mais aussi de séquences collaboratives, qui sont en lien étroit avec le phénomène des constructions syntaxiques collaboratives. En s'intéressant à ces structures syntaxiques émergentes, il est possible de démontrer la négociation située et locale - tour par tour – du droit à la parole et de la dynamique de l'alternance des tours en conversation ordinaire. A base d'une collection d'extraits issus d'interactions naturelles enregistrées en audio ou en vidéo, différentes manières de revendiquer ou de partager son tour seront illustrées. Lors des analyses, une attention particulière sera dédiée à quelques phénomènes récurrents dans les séquences de complétion différée. Ainsi, l'exploitation de certaines conjonctions en tant que marqueurs discursifs ou la présence d'allongements vocaliques en fin du premier segment semblent indiquer des co-occurrences de ressources audibles spécifiques à différents types de complétion différée en conversation française.
Cet article se fonde sur une collection de répétitions suite à un chevauchement, tirée de données vidéo en allemand et en français. La description systématique de cet outil de reprise de tour articule une comparaison entre cas clairs et cas déviants de ce phénomène. Il est démontré que le recyclage est aussi bien une ressource du locuteur suivant que du locuteur en cours.
Le chevauchement, c’est-à-dire la prise de parole simultanée d'au moins deux locuteurs, est un phénomène omniprésent dans la conversation. Inscrit dans le cadre théorique de l'Analyse Conversationnelle et de la linguistique interactionnelle, notre travail se penche sur la parole simultanée considérée comme un phénomène systématique et ordonné qui appartient aux pratiques routinières de l'alternance des tours de parole. Nos analyses se fondent sur des transcriptions d'enregistrements vidéo de données interactionnelles naturelles, des conversations ordinaires en français et en allemand. Nous ne portons pas uniquement un regard sur le chevauchement en tant que phénomène audible, mais le concevons comme une pratique incarnée en interaction, qui est également implémentée par des ressources visibles. À l'analyse séquentielle s'ajoute donc une analyse multimodale, qui nous permet de tenir compte des constellations participatives dynamiques lors du chevauchement. Le travail analytique se focalise sur trois phénomènes spécifiques dans lesquels la parole simultanée intervient de manière significative : d'abord l'auto-répétition faisant suite au chevauchement, ensuite l'abandon de tour de parole d'un locuteur lors de la parole simultanée et enfin la complétion différée, la continuation retardée d'une prise de parole en chevauchement avec l'intervention d'un interlocuteur. Cette thèse contribue à une compréhension approfondie de ces trois phénomènes et démontre que l'organisation de la parole simultanée est étroitement liée à la gestion de trajectoires d'action complexes et de cadres participatifs dynamiques.
Cette contribution discute différents enjeux dégagés lors d’une étude des pratiques professionnelles plurilingues : ces enjeux ont émergé d’une analyse menée collaborativement par deux équipes de chercheurs, à Lyon et à Paris, participant au projet européen DYLAN (6e programme cadre) et élaborant ensemble l’analyse empirique d’un extrait d’une réunion de travail, enregistrée dans le cadre d’une collaboration sur un même terrain. Cette analyse est l’occasion de thématiser de manière exemplaire un certain nombre de questions surgissant de l’étude des contacts des langues dans les contextes professionnels, concernant aussi bien les enjeux épistémologiques que l'engagement du chercheur sur le terrain.
L’équipe de Lyon étudie la façon dont les ressources plurilingues sont mobilisées dans des activités collaboratives au sein du travail d’équipe. La démarche analytique est inspirée de l’Analyse Conversationnelle d’emprunte ethnomethodologique, et considère comme centrale la relation entre ressources plurilingues et organisation située des usages linguistiques et des pratiques sociales. Ces deux aspects sont réflexivement articulés, les ressources plurilingues étant modelées par leur contexte d’utilisation, et les activités étant mutuellement contraintes et structurées par les ressources disponibles.
This paper offers a detailed analysis of the opening of an international meeting. English Lingua Franca as the official language of the meeting is actively discussed and negotiated by the participants. The analysis highlights the issues identified by the participants themselves in choosing a linguistic regime for their professional exchanges. The English Lingua Franca regime is aimed at facilitating the participation of some of the participants, but creates problems for others, too. The chairman deals with this situation in an embodied way (through his gaze, gesture, bodily postures, and by the way in which he walks through the room), displaying that he orients to different member categories (such as 'anglophone', 'anglophone who can understand French', 'francophile', etc.) as benefitting from or resisting against the definitive language choice.
Ce chapitre s’intéresse à la façon dont les changements de langue dans des réunions sont gérés par les parties co-présentes qui les traitent comme posant des problèmes de participation, en s’orientant vers le fait que le choix d’une langue particulière peut avoir comme effet d’augmenter ou bien de diminuer la participation de certains ou de tous les membres co-présents. Le choix d’une langue plutôt que d’une autre est étudié comme répondant à un problème des membres et comme une décision prise par eux, exhibant la manière dont ils s’orientent vers ses conséquences et dont ils élaborent sa justification et légitimité. Dans ce sens, le choix de l’anglais ou de plusieurs langues co-existantes voire alternantes n’a pas en soi une valeur positive ou négative en termes de participation, d’adéquation ou d’efficacité, mais a une valeur qui est située et occasionnée, dépendant des formats spécifiques de participation, des compétences reconnues localement et de la manière dont l’interaction est organisée. Afin d’explorer de manière systématique cette articulation entre choix de langue et participation, nous allons nous pencher sur un phénomène particulier et récurrent. Il s’agit de l’annonce qui projette un changement de langue et qui peut prendre une forme telle que “now we will switch into English so that you can participate”. Nous l’analyserons en tenant compte de la position séquentielle où elle est produite, de son format, de la façon dont elle est adressée à une partie ou à la totalité des co-présents, et de l’action spécifique qui y est accomplie. Nous étudierons aussi la manière dont elle est reçue, ses effets sur le cadre de participation, ainsi que les catégorisations qui en découlent. On montrera ainsi la relation de configuration mutuelle qui s’établit entre choix de langue et cadre de participation. Nos analyses seront développées sur la base de plusieurs corpus de rencontres professionnelles internationales enregistrées en audio et en vidéo sur plusieurs terrains. Les données vidéo nous invitent à considérer non seulement la dimension linguistique des cadres participatifs et des changements de langue, mais aussi leur organisation multimodale : l’organisation incarnée (embodied) du code-switching n’a pratiquement pas encore été explorée et la participation incarnée reste sous-étudiée, ainsi que son lien avec des espaces interactionnels spécifiques. Ce chapitre montre que les détails multimodaux sont cruciaux pour la compréhension des liens entre plurilinguisme et participation en tant que dynamiques occasionnées, contingentes et émergentes.
Dans le cadre de l’ethnométhodologie et de l’analyse conversationnelle, cet article s’intéresse à la production de la parole radiophonique en contexte, telle qu’elle est accomplie en temps réel et de manière située, incarnée et soutenue technologiquement dans le studio. Il vise ainsi à replacer la parole radiophonique dans son écologie matérielle et à l’aborder dans ses processus de production plutôt que comme un produit fini. L’analyse se focalise sur les instants qui précèdent immédiatement la prise de parole des animateurs, sur le moment où ils procèdent aux derniers échanges coordonnant leur parole à l’antenne et où ils mobilisent une série de ressources technologiques juste avant le passage au direct : ils précisent ou confirment les dernières prises de décision concernant ce qu’ils vont dire et la manière de le dire, prennent en main leur casque, le mettent, arrangent le micro, effectuent les derniers réglages de régie. Ce moment révèle les arrangements technologiques – dans la mobilisation de plusieurs artefacts - et interactionnels – dans la mise en œuvre de procédés de coordination et d’ajustement mutuel - complexes qui rendent possible la parole en direct.
Cette contribution s’intéresse aux co-constructions d’un tour de parole en interaction, plus spécifiquement, à la manière dont la complétion d’un énoncé de la part d’un co-participant est ensuite réceptionnée par le locuteur dont le tour a été complété. Malgré l’intérêt certain porté par l’analyse conversationnelle et la linguistique interactionnelle à la co-énonciation, l’évaluation de cette pratique par le premier locuteur n’a pas fait l’objet d’analyses approfondies. Dans ce qui suit, nous nous focalisons plus particulièrement sur les pratiques interactionnelles qui permettent aux participants de valider une co-construction. Ce travail est issu du projet ANR SPIM (« L’imitation dans la parole »), dans le cadre duquel nous nous sommes interrogée sur la fonction de l’hétéro-répétition (le fait de répéter un énoncé d’un autre locuteur ou une partie de celui-ci, opposée à l’auto- répétition) dans des séquences de co-construction d’un tour de parole.
Alors que de nombreuses études en analyse conversationnelle se sont intéressées à la manière dont des locuteurs co-construisent un tour de parole (notamment sur le plan syntaxique et prosodique), la façon dont la co-construction est ensuite évaluée n'a pas encore été étudiée en profondeur au sein de la littérature interactionniste. Ici, nous étudions deux pratiques permettant à un locuteur de valider une co-construction, à savoir l'acquiescement simple et l'hétéro-répétition de la complétion. En menant une analyse séquentielle et multimodale de plusieurs séquences de co-construction en français, nous montrons qu’à travers ces deux procédés – qui semblent au premier abord similaires dans leur fonctionnement – les locuteurs effectuent une évaluation très différente : tandis que l'acquiescement simple valide la complétion proposée uniquement comme une version possible, l'hétéro-répétition la valide comme étant une complétion complètement adéquate. Cette contribution met en évidence que les interactants exploitent des ressources audibles aussi bien que visibles afin de manifester si et dans quel sens ils acceptent la complétion de leur tour de parole de la part d’un coparticipant. Nous soulignons l’importance d’étudier en détail les différents formatages possibles des tours évaluant une complétion afin de pouvoir distinguer différentes formes « d’acceptation » et de révéler la manière dont les locuteurs peuvent finement négocier leur position en tant que (co-)auteur ou destinataire d’un tour de parole.