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Cette contribution propose une analyse qualitative et quantitative des reformulations sur des données interactionnelles. Pour la constitution du corpus d’étude, nous nous appuyons sur un outil de détection automatique des hétéro-répétitions, considérées comme indices de reformulation. Après avoir illustré les éléments qui ont présidé à la conception de l’outil, nous présentons le paramétrage de cette ressource, que nous avons testée sur quatre enregistrements de la base de données CLAPI. Cette étude souligne la pertinence de l’approche interactionnelle dans l’analyse des hétéro-répétitions, en en montrant les fonctionnalités multiples, notamment dans les pratiques de reformulation dans la conversation.
La langue allemande
(1999)
Cette contribution s'intéresse aux co-constructions d'un tour de parole en interaction, plus spécifiquement, à la manière dont la complétion d'un énoncé de la part d'un co-participant est ensuite réceptionnée par le locuteur dont le tour a été complété. Malgré l'intérét certain porté par l'analyse conversationnelle et la linguistique interactionnelle à la co-énonciation, l'évaluation de cette pratique par le premier locuteur n’a pas fait l’objet d’analyses approfondies. Dans ce qui suit, nous nous focalisons plus particulièrement sur les pratiques interactionnelles qui permettent aux participants de valider une co-construction. Ce travail est issu du projet ANR SPIM (« L'imitation dans la parole »), dans le cadre duquel nous nous sommes interrogée sur la fonction de l'hétéro-répétition (le fait de répéter un énoncé d'un autre locuteur ou une partie de celui-ci, opposée à l'auto-répétition) dans des séquences de co-construction d'un tour de parole. Dans la partie analytique, nous contrastons deux possibilités de validation d'une complétion collaborative, à savoir l'acquiescement simple (« oui ») et l'hétéro-répétition simple. Sur la base d’enregistrements vidéo de conversations naturelles, nous montrons que ces deux pratiques ne valident pas la complétion collaborative de la même manière, mais qu'elles permettent aux locuteurs d’évaluer finement le caractère plus ou moins adéquat des éléments co-construits.
Cette contribution s’intéresse aux co-constructions d’un tour de parole en interaction, plus spécifiquement, à la manière dont la complétion d’un énoncé de la part d’un co-participant est ensuite réceptionnée par le locuteur dont le tour a été complété. Malgré l’intérêt certain porté par l’analyse conversationnelle et la linguistique interactionnelle à la co-énonciation, l’évaluation de cette pratique par le premier locuteur n’a pas fait l’objet d’analyses approfondies. Dans ce qui suit, nous nous focalisons plus particulièrement sur les pratiques interactionnelles qui permettent aux participants de valider une co-construction. Ce travail est issu du projet ANR SPIM (« L’imitation dans la parole »), dans le cadre duquel nous nous sommes interrogée sur la fonction de l’hétéro-répétition (le fait de répéter un énoncé d’un autre locuteur ou une partie de celui-ci, opposée à l’auto- répétition) dans des séquences de co-construction d’un tour de parole.
Le chevauchement, c’est-à-dire la prise de parole simultanée d'au moins deux locuteurs, est un phénomène omniprésent dans la conversation. Inscrit dans le cadre théorique de l'Analyse Conversationnelle et de la linguistique interactionnelle, notre travail se penche sur la parole simultanée considérée comme un phénomène systématique et ordonné qui appartient aux pratiques routinières de l'alternance des tours de parole. Nos analyses se fondent sur des transcriptions d'enregistrements vidéo de données interactionnelles naturelles, des conversations ordinaires en français et en allemand. Nous ne portons pas uniquement un regard sur le chevauchement en tant que phénomène audible, mais le concevons comme une pratique incarnée en interaction, qui est également implémentée par des ressources visibles. À l'analyse séquentielle s'ajoute donc une analyse multimodale, qui nous permet de tenir compte des constellations participatives dynamiques lors du chevauchement. Le travail analytique se focalise sur trois phénomènes spécifiques dans lesquels la parole simultanée intervient de manière significative : d'abord l'auto-répétition faisant suite au chevauchement, ensuite l'abandon de tour de parole d'un locuteur lors de la parole simultanée et enfin la complétion différée, la continuation retardée d'une prise de parole en chevauchement avec l'intervention d'un interlocuteur. Cette thèse contribue à une compréhension approfondie de ces trois phénomènes et démontre que l'organisation de la parole simultanée est étroitement liée à la gestion de trajectoires d'action complexes et de cadres participatifs dynamiques.
Alors que de nombreuses études en analyse conversationnelle se sont intéressées à la manière dont des locuteurs co-construisent un tour de parole (notamment sur le plan syntaxique et prosodique), la façon dont la co-construction est ensuite évaluée n'a pas encore été étudiée en profondeur au sein de la littérature interactionniste. Ici, nous étudions deux pratiques permettant à un locuteur de valider une co-construction, à savoir l'acquiescement simple et l'hétéro-répétition de la complétion. En menant une analyse séquentielle et multimodale de plusieurs séquences de co-construction en français, nous montrons qu’à travers ces deux procédés – qui semblent au premier abord similaires dans leur fonctionnement – les locuteurs effectuent une évaluation très différente : tandis que l'acquiescement simple valide la complétion proposée uniquement comme une version possible, l'hétéro-répétition la valide comme étant une complétion complètement adéquate. Cette contribution met en évidence que les interactants exploitent des ressources audibles aussi bien que visibles afin de manifester si et dans quel sens ils acceptent la complétion de leur tour de parole de la part d’un coparticipant. Nous soulignons l’importance d’étudier en détail les différents formatages possibles des tours évaluant une complétion afin de pouvoir distinguer différentes formes « d’acceptation » et de révéler la manière dont les locuteurs peuvent finement négocier leur position en tant que (co-)auteur ou destinataire d’un tour de parole.
Lors de la négociation située de l'alternance des tours de parole en interaction (Sacks, Schegloff et Jefferson, 1974), les participants s'orientent vers la complétude possible des unités de construction de tour. Grâce à une complétion différée d'un tour de parole précédent, un locuteur peut revendiquer son droit à la parole au-delà d'un tour intercalaire d'un autre locuteur. Cet article exploite différentes formes de cette "delayed completion" (Lerner, 1989) en français parlé. À l'aide du cadre théorique de l'Analyse conversationnelle (ten Have, 1999), nous démontrerons que ce procédé ne relève pas uniquement d'une alternance de tour de parole problématique, mais aussi de séquences collaboratives, qui sont en lien étroit avec le phénomène des constructions syntaxiques collaboratives. En s'intéressant à ces structures syntaxiques émergentes, il est possible de démontrer la négociation située et locale - tour par tour – du droit à la parole et de la dynamique de l'alternance des tours en conversation ordinaire. A base d'une collection d'extraits issus d'interactions naturelles enregistrées en audio ou en vidéo, différentes manières de revendiquer ou de partager son tour seront illustrées. Lors des analyses, une attention particulière sera dédiée à quelques phénomènes récurrents dans les séquences de complétion différée. Ainsi, l'exploitation de certaines conjonctions en tant que marqueurs discursifs ou la présence d'allongements vocaliques en fin du premier segment semblent indiquer des co-occurrences de ressources audibles spécifiques à différents types de complétion différée en conversation française.
Comparaison de deux marqueurs d’affirmation dans des séquences de co-construction: voilà et genau
(2016)
This contribution investigates the German response particle genau and the French response particle voilà within collaborative turn sequences in videotaped ordinary conversations. Adopting a conversation analytic approach to cross-linguistic comparison, I will show that the basic epistemic value of both particles allows them to be used in similar sequential environments. When a co-participant formulates a candidate conclusion in environments where it can be easily inferred from previous talk, first speakers may confirm the adequacy of the pre-emptive completion by voilà or genau. These particles may then also be followed by self- or other-repeats. The analyses aim to illustrate that participants rely on a variety of practices in order to positively assess a pre-emptive completion, and to refute a supposed binary opposition of refusal vs. acceptance in the receipt slot.
Cet article se fonde sur une collection de répétitions suite à un chevauchement, tirée de données vidéo en allemand et en français. La description systématique de cet outil de reprise de tour articule une comparaison entre cas clairs et cas déviants de ce phénomène. Il est démontré que le recyclage est aussi bien une ressource du locuteur suivant que du locuteur en cours.